Née aux États-Unis et très vite adoptée par les media, la Psychologie Positive est quelque part victime de son effet de mode.
Pour beaucoup, et surtout dans le monde francophone de la santé mentale, quand nous parlons de Psychologie Positive, nous abordons un terrain glissant qui reste assez obscur et controversé. D’un autre côté, et si nous prenons en compte le grand public, le terme Psychologie Positive s’est tellement galvanisé qu’il est difficile de faire la distinction entre psychologie positive, pensée positive et développement personnel.
Aujourd’hui, il est presque impossible d’acheter un magazine ou de regarder la télévision sans être confronté à une sorte de dictature du bien-être. Bonheur, optimisme, confiance en soi sont devenus des mots utilisés couramment et qui nous incitent à être toujours mieux, à aspirer à une sorte de sens de plénitude et de perfection perpétuelle au quotidien. De quoi nous mettre encore plus la pression...
Mais de quoi parle-t-on finalement, quand on parle de Psychologie Positive ?
La Psychologie Positive est un courant de la Psychologie qui est née du constat que, lorsque la Psychologie est devenue une science avec un focus presque exclusif sur la guérison, elle a perdu de vue sa mission la plus large : celle d’améliorer la vie de tous les gens. C’est ainsi que Seligman et Csikszentmihalyi, en 2000, ont décidé de regrouper l’ensemble des travaux scientifiques qui se focalisaient sur l’épanouissement de la personne et du développement de la société. Ils ont nommé ce nouveau courant la Psychologie Positive.
Ainsi, la Psychologie Positive est en réalité une science, basée sur les données issues de la recherche, qui étudie les conditions et les processus contribuant à l’épanouissement ou au fonctionnement optimal des individus, des groupes et des institutions (Gable & Haidt, 2005).
Très différentes du développement personnel ou de la pensée positive, les interventions proposées par la Psychologie Positive ont été étudiées et validées par de nombreuses études scientifiques, qui témoignent de leur efficacité.
Et comment ça fonctionne ?
En Psychologie Positive, les chercheurs ont essayé de donner des réponses à ceux qui cherchaient plus d’épanouissement dans leur quotidien, qui essayaient de trouver du sens à leur vie sans pour autant être obligatoirement en souffrance psychologique.
Elle s’appuie sur les thérapies humanistes, qui soutiennent que chacun d’entre nous vient au monde avec un potentiel. Le but des interventions est alors de favoriser l’actualisation de ce potentiel et de s’appuyer sur les ressources personnelles et les émotions pour permettre aux individus de s’adapter au mieux aux situations.
Elle ne vise pas le fonctionnement maximal, elle vise l’orientation de l’attention vers le bien-être et la promotion de la santé, en se basant sur les expériences de réussite personnelle.
Vivons-nous alors dans un monde de bisounours, où les problèmes et les émotions négatives sont niés et oubliés ? Sommes-nous dans le déni ?
Pas du tout ! Nous allons, au contraire, nous appuyer sur ce qui fonctionne bien, sur les émotions qui vont nous aider à mieux nous adapter et à mieux résoudre des problèmes que nous rencontrons. Nous ne parlons pas non plus d’auto-conviction, mais de reconnexion avec des expériences de réussites réelles.
Quant aux émotions, « positives » ou « négatives », nous les accueillons : nous les exprimons, nous les comprenons, les régulons et nous cherchons à les exprimer au bon moment et de la bonne façon. Autant que possible.
Mais attention ! Il n’y a pas de recette magique pour le bonheur.
Ce n’est pas parce que les interventions proposées ont été validées scientifiquement qu’elles sont adéquates pour tous. Il est important de trouver une bonne adéquation entre l’intervention proposée et la personne, au risque de voir les bénéfices potentiels de l’activité être réduits ou qu’elle devienne contre-productive. De là l’importance d’être bien accompagné par un professionnel expérimenté qui peut vous guider et soutenir dans votre recherche d’une vie engagée, plaisante et pleine de sens.
Pour une vision plus approfondie sur la question, voici une suggestion de lecture : La Psychologie Positive de R. Shankland aux éditions Dunod.
Si ce thème vous intéresse et vous voulez comprendre comment mettre à profit quelques-unes de ces interventions dans votre quotidien, n’hésitez pas à vous inscrire à nos Ateliers du Bonheur.
Gable, S., Haidt, J. (2005). What (and why) is positive psychology ? Review of General Psychology, 9, 103-110.
Seligman, M. E. P., Csikszentmihalyi, M. (2000). Positive psychology : an introduction. American Psychologist, 35, 5-14.